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Ciel, un nouveau chef !

« Depuis que Joanne* a remplacé Serge* à la tête de notre équipe, plus rien ne va. Serge connaissait notre travail sur le bout des doigts, nous n’avions pas besoin de longs discours pour nous comprendre. Normal, il est resté notre superviseur pendant 12 ans. Par contre, nous ne savons pas ce que Joanne attend de nous, comment elle fonctionne. Comment faire ? »

Avec la réorganisation que nous traversons actuellement, certains vont en effet avoir un nouveau chef. Une situation délicate qui peut susciter autant l’enthousiasme que l’inquiétude. Comment se donner un maximum de chances pour que le nouvel attelage réussisse ?

C’est une interrogation tout à fait légitime lors d’un changement de chef : le statu quo est rompu, suit une période d’observation et de questionnement. Durant cette phase, il est important, aussi bien pour les membres de l’équipe que pour le nouveau chef, de rester ouverts, mais aussi réalistes. Prendre le temps d’observer et de se forger une opinion sur chacun, sans préjugés. Laisser le bénéfice du doute.

Joanne, malgré ses compétences, a des interrogations : « Je débarque dans une équipe composée de collègues compétents et expérimentés qui se connaissent déjà depuis plusieurs années. Je sais ce que ma hiérarchie attend de moi, mais je ne connais pas les attentes de mon équipe. Je dois apprendre à connaître les atouts, les points à améliorer et le potentiel de chacun. »

Les membres de l’équipe ont, eux aussi, des attentes : « J’espère que Joanne prendra la peine de faire un tour d’horizon avec chacun d’entre nous, qu’elle apprendra à nous connaître et qu’elle sera à l’écoute de nos aspirations. J’espère qu’elle pourra rapidement nous faire part de ses objectifs, et qu’elle nous consultera sur la façon de les réaliser. »

Accueillir un nouveau chef dans l’équipe est une situation gagnant-gagnant, à condition que tout le monde y mette du sien et que le dialogue reste ouvert. Au début, il y a probablement, des deux côtés, des incertitudes, des incompréhensions et des déceptions. Mais si chacun reste ouvert et transparent sur ses attentes, de nouvelles opportunités peuvent voir le jour.

La meilleure attitude est de remettre tous les compteurs à zéro, que nous soyons le chef ou les membres de l’équipe. Oublions les préjugés et les réputations, accordons-nous a priori un crédit mutuel, et donnons-nous toutes les chances de réussir. Une fois la phase d’observation passée, il est aussi très important que chacun s’exprime avec honnêteté sur ses attentes et sur ce qu’on peut offrir de façon réaliste. Ainsi, les craintes du début se transforment en opportunités. C’est la phase d’ajustement après laquelle l’équipe peut recommencer à bien fonctionner, au bénéfice de tous.

*Nom d’emprunt

Pierre Gildemyn

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