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Évaluation de la performance : l’effet miroir

La période des évaluations MERIT, étapes importantes au cours de notre carrière, approche. Parmi les multiples pièges qui attendent les superviseurs évaluateurs, il y en a un qui s’appelle l’effet miroir : nous avons tous tendance à plus apprécier ceux et celles qui nous ressemblent. Des études ont même révélé que c’était le cas dans 60 % des évaluations de performance ! C’est d’autant plus vrai quand il s’agit d’évaluer des compétences telles que la communication, l’efficacité, le sens du service, etc.

Susan* : « Mon superviseur François* me reproche de trop bavarder avec mes clients internes. Pourtant, tous mes programmes fonctionnent à merveille, à la plus grande satisfaction des utilisateurs. »

Susan, bien qu’elle dispose de toutes les analyses chiffrées, passe beaucoup de temps à écouter ses clients, afin de comprendre leurs besoins. François, quant à lui, est plus à l’aise dans l’analyse rationnelle que dans le relationnel. Il aime convaincre, et être convaincu, par des chiffres et des tableaux. Il a donc une tendance naturelle à apprécier cela chez les autres. C’est pourquoi il voit d’un mauvais œil que Susan interagisse fréquemment avec ses clients. Alors dans quelles mesures François a-t-il une opinion objective de la performance de Susan ? Peut-il admettre que tout le monde ne fonctionne pas comme lui, et que d’autres peuvent atteindre leurs objectifs par des voies différentes ?

Les entretiens MERIT sont des jalons importants dans notre carrière, car notre futur professionnel dépend en partie des appréciations de nos superviseurs, et de l’évaluation de notre performance. Nous avons donc tout intérêt à ce que l’exercice se déroule de façon objective.

C’est pourquoi, en tant que superviseurs, nous devons être conscients de nos préjugés, et nous rappeler que nous projetons beaucoup de nous-mêmes dans l’évaluation de nos collègues. En prenant du recul et en nous limitant à juger les faits que nous observons, nous ouvrons la porte à un dialogue constructif et mettons plus l’accent sur le potentiel de développement de nos collègues que sur la « note » finale. C’est ainsi que nous pourrons révéler toute l’étendue des capacités des membres de notre équipe.

*Nom d’emprunt

Pierre Gildemyn

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