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Leadership, une question de compétences ou de qualités humaines ?

« Mon chef a d’évidentes qualités humaines, mais il n’est malheureusement pas très compétent dans son domaine. Cela le rend peu crédible. »

« Et le mien est reconnu comme expert dans son domaine, mais il manque cruellement de compétences sociales, personne ne veut travailler avec lui. »

Des études récentes ont démontré que, parmi la multitude de qualités requises pour un bon leadership, deux prédominent largement : les qualités humaines et les compétences professionnelles. Rares pourtant sont les leaders qui réunissent les deux.

Bien que ces qualités aient une égale importance, l’ordre dans lequel elles entrent en jeu joue un rôle essentiel : un bon leader fait d’abord appel à ses qualités humaines pour gagner la confiance de son équipe ; il s’appuie ensuite sur ses compétences pour asseoir son autorité.

Pourquoi ?

Nous avons tous et toutes tendance à mettre en avant nos compétences techniques : être au fait de notre métier, être innovant, se former, trouver les meilleures solutions. C’est ce que nous apprenons à l’école et, plus tard, dans l’enseignement supérieur. Cependant, si ces compétences ne s’accompagnent pas d’un minimum de qualités humaines, l’équipe fera certes ce qu’on lui demande, mais sans trop de conviction.

Une étude a analysé les qualités de leadership de 50 000 personnes occupant un poste de direction. Parmi celles-ci, seules 27 manquaient de compétences sociales. En d’autres termes, il n’y a qu’une chance sur 2 000 pour qu’une personne ayant des compétences humaines limitées obtienne un poste de direction !

Par contre, si le responsable d’équipe obtient l’adhésion de ses collègues par sa simplicité, sa capacité d’écoute, son intégrité, l’intérêt réel qu’il leur porte et la confiance qu’il leur accorde, il jette les bases d’un bon et solide leadership.

Comment l’expliquer ? C’est simple : il va conquérir le cœur avant l’esprit, reconnaître l’importance de l’émotionnel avant le cognitif. Quand on apprécie son chef en tant que personne et en tant que professionnel, on est d’autant plus motivé dans son travail.

Être un bon leader ne s’improvise pas. Il faut garder à l’esprit qu’en plus des connaissances techniques, scientifiques et administratives, la capacité de fédérer les membres de son équipe par une approche humaine est essentielle. Et pour ceux et celles qui dirigent déjà une équipe, sachez qu’il est possible, même si cela est plus difficile, d’acquérir des compétences sociales, ne fût-ce que par une prise de conscience.

Pierre Gildemyn

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