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Venir voir l’ombud : quel est le risque ?

ulien* a été engagé il y a trois ans avec un contrat de durée limitée, et il espère bien poser sa candidature pour un poste à durée indéterminée l’année prochaine. Il est cependant en conflit avec son superviseur. Il a songé à contacter l’ombud pour en parler, mais il hésite, et s’en ouvre à son collègue et ami David* : « L’ombud ne va-t-il pas s’entretenir avec mon superviseur après ? Quel est son degré d’indépendance ? Peut-il vraiment rester neutre ? Je ne veux pas passer pour un employé à problèmes, cela ne va-t-il finalement pas se retourner contre moi ? » David le rassure : « Aller voir l’ombud ne peut jamais se retourner contre toi. C’est un endroit absolument sûr, et il ne fera rien sans ton consentement préalable. »

David a tout à fait raison.

Toute discussion avec moi est garantie par un secret professionnel inviolable, comparable à celui du médecin ou de l’avocat. Si j’apprends par exemple au cours de la conversation que Julien aurait transgressé une règle d’achat, mon statut m’interdit d’agir de ma propre initiative. Ce sera à Julien de se mettre en conformité. 

Je suis à votre écoute et, dans mon bureau, vous pouvez vous exprimer sans contrainte et sans tabou : quelles que soient les choses que j’apprenne, je ne suis jamais dans le jugement. Je ne prends pas parti, personne n’a tort ou raison ; il y a simplement deux parties prises dans un conflit qu’il faut essayer de résoudre dans l’intérêt des intéressés. 

Malgré le fait que je sois un salarié du CERN, je suis tout à fait indépendant dans l’exercice de ma fonction. Je ne suis pas redevable envers la Direction, et je ne suis pas là non plus pour défendre les intérêts du personnel ; d’autres instances sont là pour ça. Mon statut me garantit la liberté de prendre toutes les actions que je juge nécessaire pour aider à résoudre les conflits qui me sont soumis, sans que cela puisse avoir des conséquences pour moi. La seule limite sera votre consentement préalable. À la fin de mon mandat, je quitterai l’Organisation.

Finalement, la démarche de venir me voir reste informelle : il n’y pas de contrainte de calendrier ou de procédure, il n’y a pas de rapports à rédiger. Tout reste entre nous et je détruirai mes notes personnelles une fois que le problème aura été résolu. Une consultation chez moi ne vous engagera jamais au-delà de votre volonté : en tout temps c’est vous qui déciderez de la suite à donner.

En résumé, le bureau de l’ombud offre toutes les garanties de confidentialité, de neutralité, d’indépendance et d’informalité que vous pouvez attendre pour vous aider à résoudre vos conflits efficacement.

Pierre Gildemyn

Si vous souhaitez réagir à mes articles, n’hésitez pas à m’envoyer un message à Ombuds@cern.ch. De même, si vous avez des suggestions de sujets que je pourrais traiter, n’hésitez pas non plus à m’en proposer.

*Nom d’emprunt