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Un peu d’indulgence envers soi-même !

Tomas* a passé la journée en réunion avec ses partenaires industriels pour discuter de sujets très sensibles, ce qui lui a demandé beaucoup de diplomatie. Il a dû réfréner son envie de dire le fond de sa pensée et dépenser toute son énergie pour conforter sa position dans la négociation. 

De retour au bureau, il constate que le rapport qu’il avait demandé à son collaborateur Raphael* est incomplet. Excédé, il le convoque sur le champ et l’insulte sans ménagement, sans lui laisser la moindre chance de se défendre. Sans un mot, Raphael finit par quitter le bureau, la tête dans les épaules. Bien sûr, le comportement de Tomas n’est pas souhaitable, et personne ne saurait l’approuver.

Que s’est-il donc passé ?

Tomas est de nature très spontanée et il sait qu’il est parfois trop direct. Ce jour-là, il a dû se contenir toute la journée, et arrivé en fin d’après-midi, son « capital d’autocontrôle » était épuisé, si bien qu’il a perdu le contrôle avec Raphael. Dans son cas, la maîtrise de soi avait été tellement fatiguante pendant la journée, qu’elle a fini par déboucher sur une totale absence de contrôle.

L’exemple de Tomas est extrême. Cependant, notre lieu de travail est un endroit où nous nous efforçons de garder le contrôle de nous-mêmes : il faut rester courtois avec ses collègues, à l’écoute des clients, disponible pour son équipe, tout en gérant diverses urgences. Cet exercice est très fatiguant psychologiquement, et notre capacité à nous maîtriser s’épuise au fil de la journée. 

Que retenir de cet exemple ?

Quand vous avez des entretiens délicats à mener, essayer de les planifier en début de journée, quand vous disposez encore de votre « capital d’autocontrôle ».

Au quotidien, alternez les efforts intenses avec des activités demandant moins de concentration. Pendant vos pauses, détendez-vous vraiment : échangez avec vos collègues sur vos loisirs, jouez aux cartes, faites du sport, du yoga, une sieste, peu importe. 

De plus en plus de voix s’élèvent pour nous encourager à être un peu plus indulgents envers nous-mêmes. L’excellence, c’est bien, mais personne ne peut être au top toute la journée. Ménager ses efforts et faire preuve d’un peu de compréhension envers soi-même permet de préserver une atmosphère sereine au travail, et d’obtenir de bons résultats sur la durée. 

Pierre Gildemyn

Si vous souhaitez réagir à mes articles, n’hésitez pas à m’envoyer un message à Ombuds@cern.ch. De même, si vous avez des suggestions de sujets que je pourrais traiter, n’hésitez pas non plus à m’en proposer.

*Nom d’emprunt