View in

English

Je suis témoin de harcèlement sexuel, que faire ?

« Mon collègue de bureau fait des avances inappropriées à une autre jeune collègue. Celle-ci se sent prise en otage et n’ose visiblement pas se défendre. Dois-je agir en tant que témoin ? »

Cette réaction est compréhensible : confrontés à un comportement de harcèlement sexuel, nous ne savons pas très bien comment réagir. Est-ce que cette affaire me concerne vraiment ? Ne vais-je pas passer pour un fauteur de trouble ? N’est-ce pas à eux finalement de régler le problème ? Peut-être que ce n’est pas si grave, et que c’est moi qui exagère ?

Est considéré comme du harcèlement sexuel tout comportement perçu comme une offense, un manque de respect, une contrainte, et qui vise des personnes sur la base de leur genre. Cela peut se traduire, entre autres, par des propos à connotation sexuelle, des avances, des menaces ou des contacts physiques inappropriés.

En tant que témoin de harcèlement sexuel, nous avons la possibilité d’intervenir à plusieurs niveaux en fonction de plusieurs facteurs, notamment de notre position hiérarchique au sein de l’Organisation, de notre degré d’indépendance et de notre niveau d’implication.

Nous pouvons par exemple prendre la parole tout de suite, au moment des faits : « J’ai observé ce que tu viens de faire, je ne pense pas que ce soit un comportement acceptable. » Il faut déjà avoir un certain degré d’autorité et d’indépendance pour pouvoir intervenir aussi directement.

Une autre possibilité consiste à s’adresser à l’auteur des faits directement, en tête à tête, tout de suite après l’incident : « J’ai observé ce que tu viens de faire, que ressent notre collègue à ton avis ? »

Nous pouvons également offrir notre soutien à la victime : « J’ai observé le comportement dont tu viens de faire l’objet, est-ce que ça va ? » Nous pouvons également rappeler à notre collègue l’existence des services de soutien du CERN.

En dernier recours, nous avons toujours la possibilité de dénoncer le comportement en question auprès de la hiérarchie ou des ressources humaines. Même si nous croyons bien faire, attention toutefois à ne pas aller à l’encontre de la volonté des victimes, car même si cela nous semble difficile à comprendre, elles préfèrent en effet parfois attendre avant d’agir.

Même si la première victime de harcèlement sexuel est bien sûr la personne visée par le comportement inapproprié, la situation provoque aussi d’autres dégâts, au niveau de l’équipe notamment : l’ambiance devient délétère, et c’est le moral et la santé de toute l’équipe qui en souffrent. Pour ces raisons, il est toujours préférable, quand c’est possible, que les témoins interviennent de la façon la plus appropriée compte tenu des circonstances.

Si vous avez besoin de conseils sur la marche à suivre, consultez ce tableau des services de soutien du CERN.

Pierre Gildemyn

Si vous souhaitez réagir à mes articles, n’hésitez pas à m’envoyer un message à Ombuds@cern.ch. De même, si vous avez des suggestions de sujets que je pourrais traiter, n’hésitez pas non plus à m’en proposer.