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Partage des connaissances

Barbara* a accepté une nouvelle fonction dans un nouveau service, où, elle l’espère, elle aura davantage l’opportunité d’utiliser ses compétences d’analyste. Mais dès les premiers jours, Barbara déchante, car les procédures et feuilles de calcul qu’elle récupère de son prédécesseur sont beaucoup plus complexes qu’elle ne l’imaginait. De plus, le travail réalisé jusqu’alors n’a pas été documenté, et son prédécesseur a quitté le CERN. 

Barbara commence par minutieusement analyser les formules et les macros des feuilles de calcul, pour essayer d’en déduire la logique, ce à quoi elle consacre beaucoup de temps. Son collègue Simon*, qui travaille au sein de ce service depuis plus de dix ans, en connaît tous les rouages et a notamment participé à la mise en place de nombreux systèmes. Ce dernier est cependant toujours débordé, et souvent très absorbé par son travail devant son ordinateur. Mais Barbara décide malgré tout de lui demander conseil. Comme pour lui, tout semble évident, il ne comprend pas les difficultés de sa nouvelle collègue et s’impatiente devant ce qu’il considère comme de la lenteur. Il n’est pas conscient du fossé existant entre son niveau de connaissances et celui de Barbara. Cette dernière est très affectée par cette situation, et son découragement se transforme petit à petit en anxiété.

Après notre rendez-vous, Barbara comprend qu’elle doit s’y prendre autrement : « Simon, je comprends que tu es fort occupé et que j’ai encore beaucoup à apprendre. Je souhaiterais être rapidement à la hauteur de ma tâche. J’ai appris beaucoup de choses par moi-même, mais, pour certains aspects, je dépends vraiment de toi. Plus vite je saurai faire les choses, plus vite je pourrai te décharger de certaines tâches. Cela te permettra de te consacrer aux sujets les plus complexes. » Après leur discussion, Barbara et Simon se sont fixé des sessions de travail hebdomadaires, qui ont permis à Barbara de reprendre confiance en elle.

Du fait de la rotation d’une partie non négligeable de son personnel, le CERN permet la transmission de connaissances aux nouveaux venus, et ce devoir de transmission fait partie intégrante de la mission des plus expérimentés. Considérez le temps consacré à la formation d’un nouveau membre de votre équipe comme un investissement, et non pas comme du temps « perdu ». Et n’oubliez pas : vous aussi, vous avez été formé lors de votre arrivée dans votre service !

*Nom d’emprunt

Pierre Gildemyn

Si vous souhaitez réagir à mes articles, n’hésitez pas à m’envoyer un message à Ombuds@cern.ch. De même, si vous avez des suggestions de sujets que je pourrais traiter, n’hésitez pas non plus à m’en proposer.