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Et après ?

Stoppé net par une petite bête invisible à l’œil nu, le monde a, pendant plusieurs semaines, arrêté sa course folle. Maintenant, tout redémarre prudemment. Que va-t-il se passer après, à quoi notre vie  va-t-elle ressembler ? Allons-nous tirer des leçons de cette parenthèse, ou allons-nous tout reprendre là où nous l’avions laissé ? Voici quelques exemples de ce que j’ai pu entendre au fil des dernières semaines.

Après…

« J’arrêterai de travailler pendant le weekend : pas d’analyses, pas de rapports, pas de courriels professionnels. Juste prendre le temps de déconnecter et de prendre soin de moi et de mes proches. »

Après…

« Je consacrerai au moins une heure par semaine à faire le tour des bureaux et des ateliers, à simplement prendre des nouvelles de mes collègues et de leurs familles. J’appellerai aussi ceux et celles qui sont plus éloignés, maintenant je n’ai plus d’excuses pour ignorer les visioconférences. »

Après…

« Je continuerai à applaudir et à remercier tous ceux et celles qui sont à notre service quotidiennement. Pas seulement le personnel médical, mais aussi le personnel de nettoyage, celui des restaurants, l’équipe du service du courrier, les gardiens, le service de Secours et du Feu, le personnel administratif, l’équipe de support en ligne… : tous ceux et celles qui s’emploient à faciliter notre vie quotidienne pour nous permettre de nous concentrer sur notre travail. »

Après…

« Je m’abstiendrai de me plaindre dans la file d’attente du restaurant, j’en profiterai pour aborder des collègues que je ne connais pas, car j’ai découvert que le temps ne m’appartient pas, alors il faut en faire le meilleur usage. »

Après…

« Je transformerai mes groupes de discussion virtuelle avec mes collègues en véritables rencontres, autour d’une table, d’un café. Je verrai comment je peux aider mes collègues, et je n’hésiterai pas à demander leur soutien quand j’en ressentirai le besoin. »

Après…

« Je regrette d’avoir tout misé sur ma carrière, au détriment de mes collègues et de mes proches. Désormais, je sais ce qui compte pour moi : apprécier mes collègues et l’amour de mes proches. Je ne laisserai plus ma vie être régie par ce que les autres attendent de moi, mais par mes propres convictions. »

Après ?

Personnellement, j’espère que ces mois vécus hors du temps, dans un monde au ralenti, nous auront donné l’opportunité de réfléchir à ce que nous pouvons, concrètement, changer pour rendre notre monde meilleur. Pour nous et les générations à venir.

Pierre Gildemyn

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