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Mieux vaut prévenir que guérir !

Michael* m’expose cette situation : « Carlo* travaille au sein de mon équipe depuis plusieurs années. Il a toujours entretenu d’excellentes relations avec ses collègues et a toujours fourni un excellent travail. Depuis peu cependant, j’observe que ses interactions avec les autres membres de l’équipe se font plus rares, et qu’il commence à avoir des absences régulières. Rien de vraiment préoccupant pour l’instant, mais devrais-je m’en inquiéter ? »

Michael n’attend rien de particulier de sa visite chez l’ombud, il souhaite simplement partager ses doutes. C’est plutôt rare et cela mérite d’être souligné. Le plus souvent en effet les collègues attendent qu’une situation se transforme en problème pour solliciter de l’aide. Suite à notre conversation, Michael a abordé Carlo avec bienveillance. Ce dernier en a éprouvé du soulagement, et ils ont pu ensemble identifier les causes du problème et y remédier.

Nous sommes tous des êtres humains, nous avons de multiples raisons pour ne pas demander de l’aide, par exemple :
 

« C’est probablement passager, ça passera sûrement avec le temps. »

D’après votre expérience, combien de problèmes se sont résolus tout seuls durablement, simplement avec le temps ? N’est-il pas plus fréquent, au contraire, que le temps multiplie les complications ?
 

« De quoi aurais-je l’air si je demande de l’aide ? Ne vais-je pas paraître incompétent ? Un superviseur ne doit-il pas faire preuve d’autonomie et gérer ses problèmes tout seul ? »

À votre avis, qui fait preuve de plus de maturité et de professionnalisme : celui qui pense pouvoir tout régler tout seul, ou celui qui sait quand il a besoin de soutien et qui n’hésite pas à y recourir ? 
 

« Pourquoi parler d’un problème qui n’existe pas encore ? »

Et pourquoi pas ? Qu’est-ce qui est préférable ? Consacrer une heure tout de suite pour prévenir, voire régler le problème, ou passer beaucoup plus de temps ultérieurement pour redresser une situation qui aura eu le temps d’empirer ? En cas de doute, n’attendez pas que les problèmes prennent de l’ampleur, anticipez et agissez à temps. 

Personne n’est supposé être surhumain : chercher du soutien n’est pas un aveu de faiblesse, au contraire ; c’est une preuve de discernement et de confiance en soi. Pensez d’abord à vous adresser en toute confidentialité à votre propre hiérarchie, qui a l’expérience requise pour vous aider. Sinon, rappelez-vous les structures mises en place par le CERN, et adressez-vous à celle en qui vous avez le plus confiance. Si vous optez pour l’ombud, souvenez-vous de ses principes de base : confidentialité, neutralité, indépendance et informalité.

*Nom d’emprunt

Pierre Gildemyn

Si vous souhaitez réagir à mes articles, n’hésitez pas à m’envoyer un message à Ombuds@cern.ch. De même, si vous avez des suggestions de sujets que je pourrais traiter, n’hésitez pas non plus à m’en proposer.