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Communication : soignez vos relations !

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Il n’est pas rare que, dans la communication, le message caché prenne le dessus sur le contenu.

Exemple : vous êtes technicien dans l’atelier, et vous attendez que votre collègue Tibor finisse les soudures pour pouvoir assembler le cryostat qui doit être livré la semaine prochaine à l’expérience. Tibor a été retardé dans son travail à cause d’un délai supplémentaire de livraison, indépendant de sa volonté. Ainsi, vous devrez probablement rattraper le retard vous-même en heures supplémentaires. Vous lui dites :

« Dis-donc, Tibor, tu as encore du retard dans les soudures, je serai une fois de plus obligé de faire des heures supplémentaires. » Message caché : « Tu n’es pas capable de respecter les délais. C’est à cause de toi que nous avons du retard, et ce sera de ta faute si je dois faire des heures supplémentaires. Je ne peux décidément pas te faire confiance. »

Au lieu de cela, vous pouvez lui dire :

« Tibor, je constate que tu n’as pu réaliser que la moitié des soudures, ce qui fait que je ne pourrai pas terminer l’assemblage à temps. Je propose que nous fassions tous les deux des heures supplémentaires en quantités égales et ainsi nous pourrons respecter les délais. » Message caché : « La situation n’est imputable à aucun de nous deux, essayons de répartir les conséquences de façon équitable. Soyons solidaires pour respecter les délais. »

Alors que les faits objectifs sont identiques, les deux conversations portent des messages bien différents.

 

Autre exemple : Vous êtes secrétaire d’un groupe de travail, vous avez oublié d’appeler la coordinatrice technique pour connaître ses disponibilités, et vous vous adressez à votre assistant en ces termes :

« Markus, appelle-moi vite Stefania, je n’ai pas eu le temps de l’appeler hier soir. » Message caché : « J’ai le droit de te donner des ordres, car je suis ta superviseuse. »

Une façon plus respectueuse de lui demander la même chose serait :

« Markus, je suis désolée, j’ai encore oublié d’appeler Stefania hier soir, pourrais-tu s’il te plaît le faire pour moi ? » En d’autres termes : « Je suis peut-être ta superviseuse, mais j’admets que je suis mal organisée et je sais que je peux compter sur toi. »

Les collègues n’ont souvent pas conscience de l’effet de leurs paroles sur la relation avec les autres : manque de respect, suffisance, culpabilisation, voire menaces. Or nous gardons plus longtemps en mémoire le ton de l’échange que son contenu. Essayez de vous rappeler la dernière conversation difficile que vous avez eu avec quelqu’un : vous ne vous souvenez probablement plus exactement du problème, mais vous avez très bien retenu que le ton était méprisant, menaçant ou, au contraire, très respectueux.

Ces exemples montrent que votre manière de communiquer traduit la façon dont vous considérez vos relations avec vos collègues de travail. Soyez conscients des effets de votre langage et sachez aussi décrypter les messages cachés de votre interlocuteur.

Si vous désirez réagir à mes articles, n’hésitez pas à m’envoyer un message à Ombuds@cern.ch. De même, si vous avez des suggestions de sujets que je pourrais traiter, n’hésitez pas non plus à m’en proposer.